Science Politique

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Le présent rapport expose de manière détaillée qui, comment et pour quelles raisons certaines organisations s’emploient délibérément à discréditer l’islam et les musulmans aux yeux de l’opinion publique, en diffusant une rhétorique ouvertement antimusulmane. Ce phénomène, particulièrement préoccupant, contribue à créer un climat de méfiance et d’hostilité susceptible de préparer le terrain à un conflit de nature civilisationnelle à l’échelle mondiale entre le monde musulman et le monde non musulman.

L’avenir des forêts françaises, en particulier privées, se joue notamment autour de 4 enjeux : Substitution des énergies fossiles, Séquestration du carbone, Services écosystémiques et meilleure Robustesse des forêts (y compris actions préventives contre les incendies), des écosystèmes et des sociétés. J’ai nommé cela l’équation 3S+R ! J’ai interrogé, ce printemps et cet été 2025, plus de 40 spécialistes afin de comprendre ces enjeux et d’esquisser des pistes d’actions.

Le devoir d'innover pour renforcer la résilience des forêts Les forêts françaises, et en particulier les forêts privées, sont confrontées à des défis inédits : sécheresses, incendies, dépérissement de certaines essences, pressions économiques et sociales… Face à ces changements, continuer à penser et à faire « comme avant » ne suffit sans doute plus. Il faut désormais oser inventer d'autres manières de gérer les forêts. Aussi, dans le quatrième reportage de cette série consacrée aux sujets « forêts privées et changement climatique », ai-je choisi de mettre en avant trois initiatives, elles aussi privées, d'innovations à impacts. Il est possible de valoriser la multifonctionnalité des forêts La première est celle développée, en Haute-Vienne, par Xavier Blanc à travers son formidable projet « Hêtre en Forêt ». C'est l'une des toutes premières forêts pédagogiques de France. C'est sans doute également l'une des solutions qui montrent qu'il est possible de vraiment valoriser la multifonctionnalité des forêts.

Pensar e escrever sobre o tempo presente, desde a prática acadêmica, é simultaneamente arriscado e necessário. Arriscado pela questão do pathos que nos envolve, entre o sujeito-objeto (tema que a obra se debruçará a partir de Bakhtin), mas também pelas ainda poucas análises efetivadas do ponto de vista científico. Mas se é arriscado, não deixa de ser necessário. A necessidade revela-se em ato inaugural, em criação, inovação, ao se propor objetos de análise que vibram ainda no tempo-espaço, no cronotopo, contemporâneo. Os professores Fábio, Filipe e Sílvia empreendem este labuto. Eles iniciam e propõem indagações e reflexões sobre o tempo presente da política externa brasileira.

Pensar e escrever sobre o tempo presente, desde a prática acadêmica,
é simultaneamente arriscado e necessário. Arriscado pela questão do pathos que nos envolve, entre o sujeito-objeto (tema que a obra se debruçará a partir de Bakhtin), mas também pelas ainda poucas análises efetivadas do ponto de vista científico. Mas se é arriscado, não deixa de ser necessário. A necessidade revela-se em ato inaugural, em criação, inovação, ao se propor objetos de análise que vibram ainda no tempo-espaço, no cronotopo, contemporâneo. Os professores Fábio, Filipe e Sílvia empreendem este labuto. Eles iniciam e propõem indagações e reflexões sobre o tempo presente da política externa brasileira.

Constituée aux États-Unis au début des années 1960, l’école du Public Choice propose une analyse du champ politique et bureaucratique à partir des principes et outils de l’économie néoclassique. Les acteurs qui s’y impliquent, politiques et bureaucrates, électeurs et groupes d’intérêt, sont présumés agir dans une optique de satisfaction de leurs intérêts propres, en maximisateurs de leur « fonction d’utilité », et non au service d’un hypothétique intérêt général.

L’incrémentalisme est un modèle théorique hybride, explicatif autant que prescriptif du changement dans les organisations complexes. Il se consacre à décomposer les ressorts et à mettre en valeur les mérites, au regard de considérations d’efficience, du gradualisme dans les processus décisionnels. La décision tend et est invitée à se déployer par paliers, par une série de petits changements, dont chacun ne modifie qu’à la marge l’état existant. Il est donc nécessaire de relever, de prime abord, une distinction nécessaire, quoique ténue, entre deux variantes de l’incrémentalisme. Une première variante, foncièrement portée à rendre compte de la faible propension des organisations publiques à subir des réformes d’ampleur, est incarnée par l’incrémentalisme disjoint de Charles Lindblom (1959). Une seconde variante, marquée par un penchant plus net à la promotion d’une stratégie décisionnelle par rectifications progressives dans les grandes firmes, réfère à l’incrémentalisme logique de James Quinn (1980). Le sens et la portée de cette distinction seront plus amplement examinés.

Courant de recherche qui s’affermit dans la science politique américaine vers le milieu des années 1980, le néo-institutionnalisme plaide pour la réhabilitation des institutions comme variables explicatives des faits et des comportements politiques et bureaucratiques. Les travaux de James March et Johan Olsen (1984, 1989), qui en jettent les bases théoriques et méthodologiques, en sont considérés comme fondateurs. Les deux auteurs prennent appui sur une définition extensive des institutions. Ils y incluent, outre les structures organisées et les règles formelles, les valeurs, les croyances, les idéologies, les routines, les codes, les rôles, les stratégies, les savoirs et, plus généralement, tout élément du contexte qui imprègne les acteurs, contraint ou conforte, dans des proportions appréciables, leurs actions (March J. et Olsen J., 1989).

Le terme « politisation » réfère à une notion aujourd’hui notoire de la science politique, tant francophone qu’anglosaxonne. S’il en existe, en anglais, deux dérivés, politization et politicization, le second est d’un usage beaucoup plus répandu que le premier. En dépit de ce succès, la notion reste polysémique, affectée d’acceptions disparates. Pareille indétermination, en ouvrant la voie à sa redéfinition incessante, s’est révélée au demeurant propice à sa diffusion. Elle rend possible son appropriation par diverses disciplines et orientations de recherche pour instruire des problématiques aussi singulières qu’hétérogènes. Il y a alors lieu de soulever, d’emblée, que l’unicité et l’austérité apparente de la formule tranche nettement avec la différenciation de ses usages et l’empilement de ses sens. Une tension qui justifie d’épinglier les limites de son potentiel heuristique.

Tenter de cerner les frontières empiriques auxquelles renvoie la notion de corps intermédiaires est un exercice délicat. Cette difficulté s’alimente principalement à trois sources d’indétermination. En premier lieu, l’étalement de la période historique que cette catégorie propose de saisir. Elle sert à désigner indistinctement des groupements organisés d’individus depuis le Moyen-âge (seigneuries, communautés, corporations de métiers) aux temps présents (groupes de pression, associations militantes, coalitions de cause). Pareille impassibilité devant les bouleversements de tout ordre qui séparent deux époques historiques doit soulever la méfiance du chercheur et l’amener à interroger prioritairement sa rigueur scientifique.

Les clivages politiques sont consacrés comme un objet canonique de la science politique depuis l’étude pionnière de Seymour Lipset et Stein Rokkan (1967). L’un de ses mérites est de mettre l’accent sur la cristallisation progressive des clivages politiques, de les rattacher aux bouleversements qui marquent l’histoire des sociétés européennes depuis le XVIe siècle. La thèse centrale consiste à expliquer la structuration durable de quatre types de clivages par les mutations consécutives à la révolution nationale et à la révolution industrielle. La révolution nationale induit deux types de clivages, entre le centre et la périphérie, entre l’État et l’Église. Deux autres types de clivages procèdent de la révolution industrielle, entre les campagnes et la ville, entre les possédants et les travailleurs.

L’action publique est une catégorie générique qui réfère à un territoire aux frontières improbables dans l’infinité des actions sociales. L’hétérogénéité des faits et des comportements sociaux qu’elle prétend désigner rend problématique toute synthèse permettant de l’investir d’un contenu conceptuel précis. Alors que l’on assiste, depuis la fin des années 1990, à la multiplication des travaux sur l’action publique, elle demeure une catégorie théorique sujette à une variation de significations qui l’empreint d’incertitude.

Le texte soutient que la démocratie moderne n’est pas la rupture qu’on prétend avec le passé religieux et monarchique, mais une continuation métaphysique de la domination. Là où la religion asservissait les âmes et la monarchie gouvernait les corps, la démocratie sécularise ces mécanismes : le peuple croit exercer sa souveraineté par le vote, alors qu’il ne fait que participer à une illusion de pouvoir, une liturgie civique masquant la concentration réelle du pouvoir. Le divin et le dogme ne disparaissent pas : ils prennent une forme nouvelle, invisible, où l’autorité est intériorisée par la conscience elle-même. La démocratie devient ainsi la dernière ruse du pouvoir : faire croire à la liberté tout en perpétuant l’obéissance.

Le 28 novembre 2011, au cours du lancement officiel du Parc industriel de Caracol (Nord-Est d'Haïti), le président Joseph Michel Martelly fit une déclaration, laissant voir clairement sa conception du développement du pays : « Voici un modèle d'investissement, dit-il, qui doit être réalisé dans d'autres départements. Ceci peut contribuer au changement du pays.

Malgré la prévalence de facteurs non fascistes déterminant le début de l’invasion à grande échelle, les tendances fascistes déjà existantes dans la société et la politique russes se sont renforcées d’année en année depuis 2022. La présence publique croissante d’Alexandre Douguine, tant dans les médias russes qu’internationaux, au cours des trois dernières années est l’un des nombreux indicateurs illustrant que, selon les termes de Laruelle [2025], le « fascisme fragmentaire » est en croissance au sein du régime de Poutine. Plus la guerre de la Russie contre l’Ukraine sera longue et couronnée de succès, plus les acteurs, les idées et les réseaux fascistes russes deviendront importants et influents en Russie et au-delà. https://aplutsoc.org/wp-content/uploads/2025/10/adresses-num-15.pdf

L’Anatomie du Régime de la Peur : Évolution, Réinitialisation et Appel à la Civilisation explore le rôle central de la peur comme mécanisme de gouvernance tout au long de l’histoire humaine. Des sociétés tribales aux États-nations modernes, et jusqu’aux algorithmes de l’ère numérique, la peur a été utilisée pour instaurer l’ordre, garantir l’obéissance et consolider le pouvoir.
L’ouvrage analyse les origines historiques des régimes fondés sur la peur, leurs formes institutionnelles et leurs manifestations culturelles. Il met en lumière la manière dont les crises — guerres, pandémies, effondrements économiques et bouleversements technologiques — sont exploitées pour renforcer la peur et réinitialiser les systèmes de contrôle.
L’auteur appelle à dépasser le cycle de la peur par une transformation civilisationnelle fondée sur la confiance, la solidarité et des principes éthiques universels. Rompre avec la logique de la peur exige à la fois une évolution de la conscience individuelle et une adaptation institutionnelle.

Il existe peu d'information à propos des capacités cognitives des lamantins et comment elles peuvent permettre d'améliorer le bien-être de ces animaux en captivité. Notre étude analyse comment la présence de nouveaux stimuli et leur association avec de la nourriture peut changer le comportement d'un lamantin antillais nommé Daniel. Premièrement Daniel a été observé en absence de stimuli puis ensuite en présence de quatre formes géométriques différentes. Dans un troisième temps Daniel fût entrainé à manger en association avec une forme, le carré. Dans un quatrième temps, les quatre formes lui sont proposées mais sans nourriture associée. Les comportements différents et les interactions du lamantin avec le carré augmentent considérablement après cet aprentissage. L'expèrience est retentée 3 mois et 12 mois plus tard, sans renforcement, et Daniel continue de choisir le carré avec des comportements particuliers liés à cette forme. Cette étude permet de montrer de manière formelle la capacité des lamantins à associer la possibilité de nourriture avec des formes visuelles, et aussi la possibilité d'augmenter son activité avec des dispositifs environnementaux et occupationnels. Ces résultats offrent de nouvelles perspectives pour l'étude du comportement des lamantins, en particulier liées à la cognition, à leur gestion et à leur bien-être en captivité.

Chers amis lecteurs. Mes doigts ne peuvent se tenir loin du clavier et mon esprit n'arrive plus à retenir ce besoin de dire. Est coupable de collusion quiconque choisit de se taire, se cloîtrer dans l'acceptation d'un statuquo contraire aux desiderata du Père fondateur de la patrie. Un éminent collègue me qualifiait de scalpel du journal Le Nouvelliste ! Aujourd'hui, coeur bien accroché et viscères endurcis, je m'évertue encore à labourer les plaines des consciences, ensemencer les champs abandonnés et diriger les eaux pour, qu'une fois de plus, Hayti de tous les impossibles puisse étonner le Monde !

Il était autrefois coutume de grossièrement diviser le monde en deux avec d'un côté les démocratiesqu'on appelait parfois le «monde libre» lors de la Guerre froide-et de l'autre les dictatures et les régimes autoritaires. Aujourd'hui, avec la montée du populisme et de l'extrême droite, la fracture traverse désormais les démocraties elles-mêmes.

This paper presents the making of working class cultures from the standpoint of life histories. We define the subject as an irreductible sociological structure and study its relationship with a culture based on a social order. Starting from the necessary incorporation of family socialisation by the individual. we review the chain of forms through which the first personal experiences build themselves (transitions, ruptures). In transition cases, the family of activists are submitted to a generational effect : a more closed self representation in relation to the popular classes, a more professional and organized one in relation to the world of workers. Working class cultures should therefore be the combination of three dimensions : a self perception of class and therefore of the strategy aiming action (linked to a generational effect): the role of work as a basis for militancy stemming from the personal

Marseille et son port entretiennent un imaginaire contrasté d'ouverture sur la Méditerranée et l'Orient, de trafics en tout genre et de voyageurs, parfois clandestins, de population effervescente et de travailleurs indociles… Au gré des circonstances et des acteurs, rêves et cauchemars alternent, porteurs de fraternité et de mépris, d'enthousiasmes et de peurs, de dévouements et d'abjections. La réputation de Marseille comme ville cosmopolite et violente doit beaucoup à sa scène portuaire, hauts lieux de luttes sociales, d'« affaires » et de faits divers plus ou moins retentissants 1 . A sa manière, la conflictualité du travail résume toutes les autres à travers les porosités combinées entre les quais et la ville, l'affrontement et la négociation, le visible et l'occulte, légal et l'illégal… Les relations sociales portuaires : le lourd héritage de l'intermittence et du marchandage Monde du mouvement et du transitoire, les quais ont longtemps procédé de la jungle 2 . Au carrefour obligé du plus fluide des capitalismes, les ports sont imprégnés de l'esprit du négoce, adepte des ristournes et des marchandages. La gestion de la main-d'oeuvre n'y échappe pas. Ainsi les armateurs, soucieux de voir charger et décharger les navires au plus vite, souhaitent-ils disposer du maximum de bras mobilisables sans avoir à en assurer les frais d'entretien. L'intermittence le permet, qui permet d'ajuster les temps d'embauche aux besoins fluctuants d'une navigation maritime sensible aux aléas de la météorologie, des cycles saisonniers et des emballements spéculatifs 3 . Aussi bien les ouvriers n'ont-ils eu de cesse de dissocier la flexibilité de la précarité au moyen d'un contrôle du marché du travail, condition du report sur le patronat du prix des périodes d'inactivité de la main-d'oeuvre.

Responsable pour le département de sociologie de la 3° année de licence professionnelle et du master en formation continue « Politiques sociales et Développement territorial » BEAUCHEZ Jérôme (MCF) Responsable de la mention Licence de sociologie Représentante du département de sociologie au conseil de perfectionnement du S1 commun Responsable de la mobilité étudiante BOUBEKER Ahmed (PR) ahmed.boubeker@univ-st-etienne.fr Responsable de la Mention de Master « Sociologie » Directeur du site stéphanois du Centre Max Weber-UMR 5283 BUJON Thomas (MCF)

Ce texte propose une lecture métaphorique du processus législatif français à travers l'image culinaire, afin de rendre accessibles les fondements du droit constitutionnel. Il se conclut par une étude de situation autour du projet de loi citoyenne « Aïcha Gbandi », publié en août 2025, qui interroge les interactions entre initiative citoyenne, légitimité parlementaire et garanties constitutionnelles. Le document combine approche pédagogique, analyse juridique et cas pratique.

L'histoire est comme une grande toile. Vous ne pouvez pas faire vibrer un fil sans tout faire vibrer. Vous ne pouvez pas faire vibrer la toile sans faire vibrer chaque fil. Il n'y a pas d'histoire de fil. Cela n'est que durablement intégré dans l'enchevêtrement de la toile. Visualiser le particulier détaché du tout, c'est ne rien visualiser. Il n'y a pas d'"histoires ». Il y a de l'histoire.

Cet article analyse les dynamiques croisées entre paix et démocratie à travers une étude comparative de trois cas africains : le Ghana, la Tunisie et la Sierra Leone. Remettant en question les modèles linéaires qui considèrent la paix comme un prérequis à la démocratisation, il soutient que les pratiques démocratiques et les institutions peuvent, en elles-mêmes, être génératrices de paix durable. À l’aide d’une méthode qualitative et d’une sélection de cas fondée sur un contraste analytique mesuré, l’étude examine comment la gouvernance inclusive, l’engagement de la société civile et la légitimité institutionnelle ont façonné à la fois la résilience démocratique et la stabilité post-conflit. En articulant des observations empiriques avec les débats théoriques sur la paix démocratique et la construction de la paix, l’article fait l’hypothèse que :« Paver la voie vers la paix, c’est paver la voie vers la démocratie ; investir dans la démocratie, c’est investir dans une paix durable. », et propose un cadre d’analyse permettant de mieux comprendre les transitions politiques dans les régimes fragiles ou hybrides. Paix et démocratie apparaissent comme deux processus étroitement liés, dont la stabilité repose sur leur évolution parallèle et complémentaire — un impératif particulièrement crucial dans les contextes marqués par des ruptures historiques, une faible capacité étatique et la récurrence des violences politiques.

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Patrick Le Galès est directeur de recherche au CNRS au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po Paris, professeur de sociologie et de science politique à Sciences Po et doyen fondateur de l’École urbaine de Sciences Po. Cet entretien a été réalisé par Lionel Francou, doctorant en sociologie à l’Université catholique de Louvain (boursier Anticipate-Innoviris), membre du Centre de recherches interdisciplinaires Démocratie, Institutions, Subjectivité (CRIDIS) et du Metrolab Brussels, et par Sarah Van Hollebeke, doctorante en sociologie (boursière FRESH-FNRS), à l’Université catholique de Louvain (CRIDIS/Metrolab Brussels), et en urbanisme à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble (Centre de recherche sur l’espace sonore et l’environnement urbain).

RésuméLes Moundang, Toupouri et Mboum, trois groupes ethniques duTchad, ont intégré les paroles à plaisanterie comme un élément centralde leur culture. Ces pratiques, observées lors de fêtes, rituels etinteractions quotidiennes, trouvent leurs racines dans des alliances etdes pactes de non-agression. Elles favorisent la solidarité, lacoopération et l’harmonie sociale tout en véhiculant des valeursessentielles. Toutefois, à l’ère numérique, ces traditions orales sontconfrontées à des défis d’adaptation face aux mutations sociopolitiqueset technologiques, soulevant la question de leur préservation et de leurpertinence dans un contexte globalisé. L’étude vise à analyser lesfonctions socioculturelles des paroles à plaisanterie, notamment leurrôle dans la cohésion sociale, la résolution des conflits et la transmissiondes valeurs, tout en explorant leur transformation à l’ère numérique.Une approche qualitative et ethnographique a été adoptée, combinantentretiens avec des acteurs clés, observations participantes lorsd’événements traditionnels, et analyses de contenus numériques sur lesréseaux sociaux. Les données primaires ont été complétées par desanalyses documentaires et comparatives pour identifier les similitudes et distinctions entre les groupes étudiés. Les résultats montrent que lesparoles à plaisanterie renforcent les liens communautaires, désamorcentles tensions et transmettent des normes culturelles. Elles évoluent grâceaux formats numériques, attirant les jeunes générations, mais posent desdéfis d’authenticité. Pour garantir la pérennité des paroles àplaisanterie, la documentation de ces pratiques s’impose comme unepriorité, accompagnée d’une mise en valeur réfléchie dans les médiascontemporains. Leur intégration dans des programmes éducatifscontribue également à sensibiliser les générations futures. La mise enplace de collaborations interdisciplinaires constitue une approcheessentielle pour assurer leur adaptation aux réalités actuelles tout enhonorant leurs racines culturelles.Mots-clés : Oralité africaine, Paroles à plaisanterie, Dynamiquesociopolitique, Moundang, Toupouri, Mboum et ère numérique.

associée à la consommation immédiate. Le mercantilisme avait pour but l'accumulation du capital, qui s'est radicalement élargi avec la révolution industrielle, ce qui a stimulé la production de biens d'une manière sans précédent, donnant lieu à la nécessité de nouveaux marchés de consommation beaucoup plus larges que ceux qui étaient nécessaires jusque-là pour répondre aux exigences des pratiques mercantiles. Le binôme production-consommation a été remplacé par le trinôme production-profitconsommation. La consommation n'est plus devenue une fin, mais un moyen d'expansion et d'accumulation du capital. C'est le grand parti pris du capitalisme : le profit et la capitalisation elle-même. La consommation est devenue un moyen d'atteindre la fin ultime du capitalisme : le profit effréné. Cette conception économique est devenue la logique instrumentale de la production. Une industrie, une holding ou même un système économique a pour seul nord l'accumulation du capital. Cette logique économique s'y heurte cependant des deux côtés de la production : le capital et le travail, ou pour lui donner une connotation plus humaniste, les capitalistes et les ouvriers.

Le peuple haïtien, marqué par une histoire de violence, de pauvreté et d’instabilité politique, fait face à une fragilité profonde alimentée par la mauvaise gouvernance, l’inégalité sociale, la dépendance à l’aide internationale, la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et la faiblesse des institutions étatiques. Malgré une résilience culturelle et communautaire remarquable, la majorité de la population vit dans la pauvreté, subit un chômage chronique, une éducation inégale et une insécurité croissante, tandis que l’exode et la fuite des cerveaux s’intensifient. Cette situation, aggravée par des crises économiques et humanitaires récurrentes, maintient Haïti parmi les pays les plus pauvres et les plus inégalitaires du monde, où l’espoir de changement persiste malgré des perspectives de bien-être limitées

Comment différents acteurs gèrent-ils les tensions causées par leurs disparités, travaillent-ils ensemble et convergent-ils dans la rue ? Pour répondre à cette question, les tensions du militantisme dans le mouvement chilien contre les pensions privées (No más Afp) sont examinées. L’organisation d’une marche a servi de prétexte pour faire converger l’activisme syndical et l’activisme indigné, ce qui a donné lieu à plusieurs
tensions. En utilisant le cadre conceptuel de Geoffrey Pleyers pour analyser le mouvement altermondialiste, l’article soutient que ces tensions ont été gérées en trois phases : dichotomisation, combinaison et absorption. La gestion de ces tensions est interprétée comme un défi pour les mouvements sociaux actuels.

Adepte d’un néolibéralisme autoritaire d’inspiration hayékienne, Jaime Guzmán a été l’idéologue de la junte pinochétiste au Chili (1973-1990). Principal rédacteur de la Constitution de 1980, ce juriste ultraconservateur a non seulement contribué à donner une caution légaliste et un cadre juridique au régime autoritaire, mais a également posé, dans une perspective post-dictatoriale, les bases institutionnelles d’un modèle singulier de transition pactée, dans lequel la démocratie doit être protégée contre elle-même. Le fondateur de la « nouvelle droite » chilienne apparaît ainsi comme l’artisan intellectuel d’une transition iconoclaste qui a sanctuarisé l’héritage dictatorial en régime démocratique.

Depuis plusieurs années, Haïti est confrontée à une crise sécuritaire aiguë qui a engendré une crise humanitaire catastrophique. L'État est effondré, les institutions sont dépassées. Les forces de l'ordre ne possèdent pas les ressources nécessaires pour faire face à la situation. Les gangs contrôlent presque toute la zone métropolitaine de Port-au-Prince et d'autres régions du pays. Beaucoup de familles, fuyant la violence des gangs, se refugient dans des camps de fortune dépourvus de tout. Les écoles, les universités et le commerce sont paralysés. L'aéroport international de Port-au-Prince est fermé à cause de l'insécurité. Bref, Le pays est dans le chaos. Face à ce tableau déchirant, cet article, fruit d'une longue recherche sur la question sécuritaire en Haïti subséquente aux épisodes de peyi lòk, propose de déterminer les causes de cet effondrement. Il entend analyser les retombées sur la population et, dans une plus large mesure, proposer des pistes de solutions durables pour qu'Haïti puisse se relever.

Au Chili, la Fondation Jaime Guzmán (FJG) du nom du principal juriste du pinochétisme, assassiné en 1991, s’emploie à pérenniser le carcan juridico-constitutionnel que le théoricien d’extrême droite a contribué à bâtir. Partie prenante de l’écosystème des think tanks conservateurs chiliens, elle se donne pour objectif de maintenir le système politico-électoral hérité de la dictature et de contenir, à travers une communication qualifiée d’« acommunicationnelle » (au sens de D. Wolton), les velléités de réforme démocratique.

Fédéralisme, principe de subsidiarité, théorème de la localité, proximité, dilemme efficacité/ équité, toutes ces expressions traduisent chacune à leur manière la question générale des échelles territoriales de gestion pertinentes, voire optimales pour les politiques publiques. Nous présentons ici le cas particulier de la gestion des déchets sur le territoire francilien, passée à la fin des années 2000 de l'échelle départementale à l'échelle régionale, avec un focus sur des installations problématiques du fait qu'elles consomment beaucoup d'espace et qu'elles sont source de certaines nuisances, les Installations de Stockage de Déchets Non Dangereux (ISDND). Alors que différents rapports nationaux tirent le signal d'alarme sur le risque de pénurie d'exutoires pour le traitement des déchets résiduels (SENAT, 2010; MEEDDM, 2009 ; ADEME, 2007), le cas de l'Île-de-France semble un peu moins préoccupant depuis que les deux sites les plus importants de la région 1 ont vu leurs autorisations d'exploitation prolongées pour 20 ans, en 2006 et 2007. Ces décisions reporteraient donc la problématique d'une éventuelle situation de crise dans le long terme et exempteraient de ce fait les autorités en charge de la planification de la gestion des déchets de se prononcer sur la question du choix de taille et de localisation des ISDND. Nous commençons par faire le bilan des PDEDMA franciliens qui encadraient la gestion des DMA franciliens jusqu'à l'entrée en vigueur du PREDMA en novembre 2009, en nous focalisant sur les ISDND.

Cet article analyse comment le prélèvement automatique de l’impôt, en supprimant tout acte volontaire, neutralise la possibilité de désobéissance fiscale. Là où l’impôt était autrefois un acte politique, un lien entre citoyen et État, il devient un prélèvement invisible et technique, impossible à refuser. Cette évolution, qui efface la capacité de dire non, révèle une crise plus profonde : celle d’une démocratie qui sacrifie le débat et la souveraineté au nom de l’efficacité, au point de transformer le citoyen en simple rouage d’un système automatisé.

Je m’attache ici à faire la généalogie et la cartographie de la bulle, forme à la fois matérielle et sémiotique. Je traite d’abord du lien opéré avec la bulle entre la mort et l’enfance qui traverse les représentations des temps antiques à la Pop Culture. Puis je cherche à déchiffrer les sens de mensonge, de tour de magie et de folie lorsque la bulle devient au XVIIIe siècle un emblème de la tromperie en économie et des pathologies mentales causées par la spéculation. Je tente ensuite de comprendre les acceptions de manipulation, de complot et de rêve de grandeur que la bulle acquiert en politique au XIXe siècle. Enfin le motif a acquis à partir du XXe siècle une signification de dispositif de séparation psychologique, sanitaire ou social, contribuant à la polarisation des comportements politiques ou à la protection stratégique d’un territoire. Les bulles, ces enveloppes fragiles et éphémères, ont durci et sont dorénavant d’isolement et de défense. 
La particularité sémiologique de la bulle est qu’elle fonctionne comme trope commun et métaphore visuelle simple et répandue . Pour cette raison j’ai choisi de l’aborder à partir d’un double corpus lexical et iconographique mêlant des textes et des représentations esthétiques. Je vise, grâce à ces documents et à l’architexte qu’ils constituent, à analyser de quoi cette métaphore peut être le nom et la forme et quels en sont les emplois, de la satire politique aux politiques publiques. Je fais l’hypothèse que la bulle peut être à la fois un signe distinctif, un symbole de fragilité ou de puissance et un espace à protéger ou contrôler. Son usage dans les discours politiques permet d’accéder à un nœud lexical du pouvoir, entre vie et mort, vérité et mensonge, pureté et impureté, solidité et liquidité. La bulle offre un espace d’expression en mouvement. Elle constitue un type-idéal de transfert culturel et d’adaptation à travers les époques. La bulle est politique : insigne de la citoyenneté romaine ou nom de la loi papale et impériale, elle est aussi symbole de mauvaise politique et de politiques publiques ou économiques actuelles.

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